Livres des guerriers d’or – Philippe Le Guillou

À la Bretagne bleue, à ses rochers, à ses eaux.
Aux forces qui la ciselèrent, étrave déchirée, creusée de gouffres et d’abers, de longs couloirs que remontent les marées.
Aux sanctuaires qui l’habitèrent, clairières, cairns, chapelles, cathédrales.
À ses lisières, baignées de courants, brodées de laminaires et de congres porteurs d’infini.
Aux chevaux qui arrivent du large, le poitrail frémissant d’écume, le naseau fumant, et dont les pas de mer convoient des débris de cités englouties.
Aux sémaphores, aux bastions des veilleurs sur le rivage.
Aux étoiles qu’on lit au plafond bleu des églises.
À l’élan, au parcours de ceux qui vont à l’appel du vent.
À la forêt, à la grande arche noire, moussue, à ses fontaines et à ses tabernacles.
À ceux qui fixent les astres et entendent gronder la mer dans le gel des hautes nuits.

Philippe Le Guillou, Livres des guerriers d’or, p. 263

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